Une société pharmaceutique française coupable d'homicide involontaire coupable et de tromperie à propos d'un médicament mortel Mediator – News 24 Share on FacebookShare on Twitter
Une société pharmaceutique française a été reconnue coupable lundi de « tromperie aggravée » et « d’homicide involontaire coupable » après qu’un de ses médicaments a été prescrit comme pilule amaigrissante et blâmé pour la mort de centaines de personnes.
Les Laboratoires Servier ont également été condamnés à une amende de 2,7 millions d’euros mais ont été libérés de ses accusations de fraude dans une affaire qui est devenue le plus grand scandale sanitaire moderne en France.
Les 6 500 plaignants avaient accusé la société de faire passer les profits avant la vie des patients en permettant à son médicament contre le diabète, Mediator, d’être largement et de manière irresponsable prescrit comme pilule amaigrissante.
Le médicament est soupçonné d’avoir causé jusqu’à 2000 décès parmi des millions de personnes qui l’ont pris comme coupe-faim pendant trois décennies, selon une étude de 2010. Les médecins l’ont également lié à des problèmes cardiaques et pulmonaires.
L’entreprise a été jugée pour des accusations d’homicide involontaire, de blessure involontaire, de fraude et de trafic d’influence. Les juges d’instruction ont conclu que Servier couvrait les effets du médicament sur les patients.
Sylvie Daunis, qui a présidé le jugement d’un tribunal parisien, a déclaré que l’entreprise avait «miné la confiance dans le système de santé».
« Malgré la connaissance qu’ils avaient des risques encourus depuis de nombreuses années, (…) ils n’ont jamais pris les mesures nécessaires et ont ainsi trompé » les consommateurs de Mediator, a-t-elle ajouté.
Les procureurs avaient demandé que l’entreprise soit condamnée à une amende de près de 15 millions d’euros et que le seul cadre de Servier accusé d’implication encore en vie aujourd’hui, le docteur Jean-Philippe Seta, soit condamné à trois ans de prison et à une amende de 278000 euros.
Seta a été condamné à quatre ans de prison avec sursis et à une amende de 90 600 €. Il devra également verser des millions d’euros de dommages et intérêts aux victimes.
L’Agence nationale du médicament (ANSM) a également été condamnée à une amende de 303 000 € pour complicité visant à masquer le danger de la drogue.
Les plaignants ont également demandé des dommages et intérêts pour un montant total de 1 milliard d’euros.
Servier avait demandé un acquittement, arguant qu’il n’était pas au courant des risques associés à Mediator avant 2009 et qu’il n’avait jamais prétendu qu’il s’agissait d’une pilule amaigrissante.
Euronews a contacté Servier et l’ANSM pour commentaires.
Un médecin a signalé des inquiétudes dès 1998 et a témoigné qu’il avait été intimidé pour qu’il les rétracte. Confronté aux questions des autorités médicales suisses, espagnoles et italiennes sur les effets secondaires du médicament, Servier l’a retiré de ces marchés entre 1997 et 2004.
Il a fallu une enquête indépendante d’un autre médecin français inquiet avant que la société suspende ses ventes sur son principal marché en France en 2009.